Alors que le secteur des arts de la scène ouvre ses portes et accueille à nouveau les spectateurs, les diffuseurs de spectacles sont impatients de déterminer comment assurer la sécurité des spectateurs, mais la création de protocoles de sécurité s’avère être un cauchemar logistique. L’un de ces protocoles a fait l’objet d’un vif débat : la preuve obligatoire de la vaccination des spectateurs.
Lors d’une Assemblée Libre Accès organisée par CAPACOA, le 15 juillet 2021, et animée par Tim Yerxa, les participants ont été invités à discuter des questions liées à la preuve obligatoire de vaccination. Voici quelques points saillants de la discussion :
Quels sont les objectifs et les opportunités liés à la mise en place d’une preuve de vaccination?
Bien que beaucoup ne sachent pas encore à quoi ressembleront leurs protocoles COVID-19, les participants ont clairement identifié l’exigence de vaccins comme un moyen de rassurer les clients sur leur sécurité. Surtout que les provinces envisagent de supprimer toutes les politiques de santé publique à l’automne, les présentateurs espèrent rassurer les membres de leur public et leur montrer que leur organisme accorde la priorité à la sécurité de ses clients. Il s’agit notamment de montrer des pratiques sécuritaires aux clients.
Quels sont les risques liés à la mise en œuvre de protocoles de preuve de vaccination?
Demander ces informations peut rebuter certains publics. Certains peuvent être dissuadés par cette demande et décider de ne plus assister à d’autres événements. Le COVID-19 ayant déjà décimé la base d’audience de certaines organisations, certains présentateurs ont estimé qu’il était risqué de décourager davantage les membres du public parce qu’ils ne sont pas vaccinés. De nombreuses personnes sont convaincues que le fait d’exiger une preuve de vaccination n’est pas une pratique équitable et peuvent faire part de leurs sentiments. Il existe un risque qu’elles ternissent la réputation de l’établissement, nuisant ainsi davantage à son activité.
À quel moment de l’expérience d’un membre du public demandez-vous s’il est vacciné ou non?
Un consensus clair s’est dégagé sur le fait que la transparence est essentielle. Toute politique concernant la preuve de la vaccination doit être clairement énoncée dans toutes les initiatives de communication et de marketing. Tout doit être énoncé en termes forts pour éviter toute surprise. Certains participants ont discuté de l’inclusion d’une déclaration que les spectateurs doivent accepter avant d’acheter des billets, acceptant les termes et conditions de la participation à un concert. Cependant, demander une preuve de vaccination au moment de l’achat des billets pourrait être trop tôt pour les personnes qui attendent leur rendez-vous. L’idéal serait de demander la preuve aussi près que possible de l’événement. D’autres ont estimé qu’ils ne pouvaient pas imposer des mesures aussi strictes à leurs clients, mais qu’ils devaient plutôt inclure un message fort encourageant les clients à se faire vacciner ou à porter un masque pour l’événement, en s’appuyant davantage sur un système d’honneur. L’un ou l’autre système exige des politiques d’annulation claires.
À quoi ressemble la mise en œuvre d’une preuve de vaccination dans une salle de spectacle et comment satisfaire les membres du public non vaccinés?
Certains participants s’attendent à ce que l’on s’en remette au système de l’honneur, tandis que d’autres présentateurs ont décrit une approche séparée. L’une de ces politiques prévoit des spectacles séparés pour les clients non vaccinés, tandis que l’autre prévoit des zones séparées dans la salle pour les personnes non vaccinées. Pour de nombreux diffuseurs, cette option n’est pas réalisable car les espaces de leurs salles ne sont pas assez grands pour accueillir des zones séparées. De plus, beaucoup ne sont pas certains de pouvoir ou de vouloir mettre en place des règles de distanciation sociale et de masquage distinctes pour les personnes non vaccinées. Un participant a suggéré que le format hybride de l’emploi du temps de nombreux présentateurs pourrait profiter à l’industrie. En proposant la version numérique d’un événement, les diffuseurs pourraient éviter d’avoir à imposer des politiques délicates pour différentes populations.
Plusieurs inquiétudes ont été soulevées quant à ces scénarios. La stigmatisation sociale de la séparation des populations non vaccinées est un problème. De nombreux diffuseurs comptent également sur des bénévoles. Est-il raisonnable pour eux d’attendre des bénévoles qu’ils appliquent les politiques de vaccination? Enfin, si la preuve de la vaccination n’est pas normalisée au niveau national, comment réglementer ce qui est accepté? Beaucoup de choses restent à faire.
Quels sont les obstacles associés à la mise en œuvre du processus/de la procédure?
En plus du coût, la logistique du processus de mise en œuvre est incroyablement complexe. Tous les participants ont convenu que ce serait plus facile si les gouvernements étaient en mesure d’imposer les réglementations. Cependant, il semble que les gouvernements hésitent à mettre en œuvre des politiques de preuve de vaccination. À l’heure actuelle, les différentes couches de directives (directives du gouvernement, du lieu, du public et de l’artiste) constituent le plus grand obstacle pour les organismes qui se préparent à un avenir incertain.
Bien qu’il n’y ait pas eu de réponses définitives, il est clair que les organismes cherchent à explorer des politiques innovantes en matière de santé et de sécurité afin de s’assurer que leurs clients restent en sécurité, en bonne santé et désireux de revenir aux événements des arts de la scène!
Merci à Tim Yerxa d’avoir animé cette discussion animée!
Vous êtes curieux de savoir ce que la recherche sur le public a à dire?
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