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Données du FCPA

Tendances parmi les bénéficiaires du Fonds du Canada pour la présentation des arts, 2003-2012

Saviez-vous que les organismes de diffusion canadiens versaient en cachets d’artiste une somme évaluée à plus de deux cents millions de dollars par année ? Voilà une des constatations relevées dans ce rapport publié en novembre 2015 à la suite d’une entente de partenariat unique en son genre entre Patrimoine canadien et CAPACOA.

Introduction

En octobre 2013, Patrimoine canadien et CAPACOA concluaient une entente permanente de partage de données. Dans le cadre de cette entente, CAPACOA a accès à des données agrégées provenant de clients du Fonds du Canada pour la présentation des arts (FCPA), et ce dans l’optique d’un suivi des variations et des tendances dans le secteur de la diffusion.

Grâce à cette entente, Patrimoine canadien et CAPACOA sont en rapport constant en matière de mesure du rendement. Grâce à elle, nous avons aussi pu mettre en contexte les conclusions du Sondage des diffuseurs des arts vivants de l’étude sur L’importance de la diffusion et de l’Évaluation groupée des arts de 2014.

Le Fonds du Canada pour la présentation des arts accorde un financement à quelque 600 clients et constitue en outre une source importante de données sur le secteur de la diffusion des arts vivants. Patrimoine canadien a communiqué des données agrégées à partir de tous les rapports finaux terminés, le taux d’achèvement des rapports étant de 90 %. Tout comme dans le cas du Sondage des diffuseurs, les écarts sont importants selon qu’il s’agit d’un petit ou d’un gros diffuseur. Les valeurs extrêmes liées aux diffuseurs les plus gros ont tendance à fausser la valeur des moyennes. Il y a donc lieu d’être prudent dans l’interprétation de ces chiffres.

Le présent rapport porte sur les données pour les exercices 2003-3004 (soit le premier exercice de mise en oeuvre complète du programme) à 2012-2013.

Revenus et dépenses

Dans les tableaux suivants figurent les revenus et les dépenses selon l’envergure du budget des organismes de diffusion.

Graphique : Revenus par type et selon l'envergure du budget

Les sources de revenu varient énormément selon la taille du budget. Les petits diffuseurs dépendent davantage des deniers publics (46 % du total de leur revenu). Les gros diffuseurs réussissent à générer 50 % de leurs produits par des recettes gagnées. Les six très gros diffuseurs tirent le gros de leur revenu du secteur privé.

Graphique : Dépenses par type et selon l'envergure du budget

Les écarts sont moins marqués au chapitre des dépenses. Les dépenses liées à la diffusion forment la partie la plus importante des charges pour tous les diffuseurs ; elles représentent 43 % du total des charges pour les petits diffuseurs. Viennent ensuite les dépenses de marketing et les dépenses pour les lieux de diffusion.

Graphique : Revenus et dépenses aggrégées, 2003-2012

Graphique : Revenus estimés par type

Graphique : Dépenses estimées par type

Pendant la période examinée, les revenus agrégés des bénéficiaires du FCPA (N = 600 par année) ont quelque peu augmenté, passant de 410 millions à 522 millions de dollars entre 2008-2009 et 2012-2013, pour une moyenne de 456 millions de dollars par année. Pendant la même période, les dépenses agrégées des bénéficiaires du FCPA ont augmenté un peu plus, passant de 400 à 530 millions de dollars, pour une moyenne de 455 millions de dollars par année. L’année 2011-2012 est le seul exercice financier pendant lequel le total des dépenses a dépassé le total des revenus. Les revenus et les dépenses ont augmenté en 2012-2013 après être demeurés relativement stables pendant la période de 2009-2010 à 2011-2012. Le ralentissement économique pourrait expliquer ce plateau. Cependant, il convient de noter que les revenus et dépenses pour 2010-2011 et 2011-2012 sont plus élevés que pendant tous les exercices antérieurs à la crise économique. Cela laisse à croire que les bénéficiaires du FCPA se sont montrés plutôt résilients face à la cries. Fait intéressant à noter, les recettes provenant du secteur public ont fluctué davantage en 2010 et en 2011 que les recettes provenant du secteur privé et les recettes gagnées pendant la même période. Au chapitre des charges, les dépenses liées à la diffusion se sont maintenues à peu près au même niveau, pour une moyenne de 177,5 millions par année sur une période de cinq ans (près de 40 % du total des dépenses).

Sur une période de dix ans (celle-ci n’apparaît pas sur le graphique) la répartition du budget selon le type de dépense a très peu bougé, sauf pour deux types de dépenses. Entre 2003-2005 et 2010-2012 (la moyenne sur 3 ans est employée pour atténuer l’effet des fluctuations annuelles), la portion du budget allouée aux « Dépenses de promotion, communication et sensibilisation » a diminué de 21 % à 17 %. Sur la même période, la portion allouée aux « Autres dépenses » a augmenté de 9 % à 12 %.

Les données financières du FCPA ne sauraient être comparées à l’information financière recueillie dans le cadre du Sondage des diffuseurs en raison de différences dans la méthodologie.

Cachets versés aux artistes

La ventilation des dépenses liées à la diffusion des bénéficiaires du FCPA permet d’obtenir de l’information utile sur les cachets versés aux artistes ; dans ce cas, l’information se compare aux données recueillies dans le cadre du Sondage des diffuseurs.

Les répondants au Sondage des diffuseurs ont versé en moyenne la somme de 131 500  $ pendant l’année qui a précédé le sondage (2011). Selon les données recueillies par Patrimoine canadien pour la même période (rajustées en fonction d’une moyenne de trois ans pour étaler les écarts annuels), les clients du FCPA ont versé en moyenne des cachets d’artiste de 177 000 $ par année. Il est possible, au moyen de ces deux séries de données, d’avancer que 1 400 diffuseurs canadiens (nombre total des organismes de la base de données d’échantillonnage pour le Sondage des diffuseurs) ont versé 212 millions de dollars en cachets d’artiste en 2010 (il y a lieu d’interpréter ce chiffre avec prudence, les deux séries de données n’étant pas intégralement comparables et aucune marge d’erreur n’étant associée ni à l’une ni à l’autre). Ce chiffre comprend les cachets versés à des artistes canadiens et étrangers.

Si l’on examine de plus près les dépenses des bénéficiaires du FCPA en matière de diffusion pour la période de 2008 à 2012, on constate que les cachets versés directement aux artistes s’élevaient en moyenne à 107,9 millions de dollars par année. De cette somme, 77,5 millions ont été versés en moyenne chaque année à des artistes canadiens et 30,4 millions à des artistes étrangers. Les cachets aux artistes canadiens représentent 49 % du total des dépenses liées à la diffusion et 19 % de toutes les dépenses des bénéficiaires du FCPA. Au total, les cachets d’artistes (canadiens et étrangers) représentent environ 27 % de toutes les dépenses agrégées des bénéficiaires du FCPA.

Graphique : Détail des dépenses de diffusion

Fréquentation

La fréquentation totale déclarée par les clients du FCPA est impressionnante : on peut l’évaluer à plus de 20 millions de spectateurs par année. Ce chiffre inclut les spectacles exigeant un billet ou des droits pour les saisons de spectacles et les festivals, et correspond à la moyenne annuelle pour la période de 2008 à 2012. Ce chiffre doit être interprété avec prudence. Tout d’abord, il s’agit de la fréquentation cumulative ; le même spectateur est compté chaque fois qu’il a assisté à un spectacle. Deuxièmement, la fréquentation des manifestations gratuites peut parfois ne pas être mesurée de façon appropriée. Troisièmement, il y a risque d’introduire un biais puisque l’information est fournie dans le cadre de rapports entre bailleurs de fonds et clients, et ne peut être vérifiée de la même façon que des états financiers audités.

On constate des décalages considérables entre les exercices financiers des clients, ce qui explique des différences importantes en matière de fréquentation. Il est impossible de tirer une conclusion probante à ce chapitre en raison des décalages entre les exercices financiers.

Une différence importante existe aussi entre la fréquentation moyenne déclarée par les clients du FCPA et le Sondage des diffuseurs. La fréquentation moyenne des clients du FCPA pour l’exercice financier 2010-2011 est de 60 % supérieure à la fréquentation moyenne indiquée dans le Sondage des diffuseurs. Les données du FCPA incluent des clients qui diffusent de grands festivals, ce qui pourrait expliquer la différence par rapport aux données contenues dans le Sondage des diffuseurs.

Conclusion et étapes à venir

Patrimoine canadien et CAPACOA poursuivront le dialogue sur la collecte des données dans le secteur de la diffusion. Par la publication de ce bref rapport, nous espérons que les clients du FCPA comprendront mieux l’importance de leurs données financières et statistiques.

Nous attendons avec impatience les résultats favorables de la modernisation du processus d’administration des subventions et contributions à Patrimoine canadien. Avec les nouvelles fonctions de présentation de demandes et de rapports du ministère en ligne (processus qui devrait être terminé à 85 % d’ici 2017), nous pourrons avoir accès aux données en temps plus opportun et obtenir des taux d’achèvement plus élevés pour les rapports finaux.

Publié : 10 novembre 2015