7 juillet 2017 – « Sécurité » n’est sans doute le premier qu’on en tête les nombreux festivaliers qui convergent vers les scènes estivales d’un bout à l’autre du pays. Pourtant, selon les autorités et les organisateurs de festivals, la sécurité doit absolument faire partie de l’expérience d’un festival.
Au cours des dernières semaines, plusieurs médias ont couvert la saison des festivals sous la lorgnette de la sécurité : consommation de drogues, harcèlement sexuel et menaces terroristes. Ces sujets ne sont pas à prendre à la légère et de plus en plus de festivals prennent les mesures qui s’imposent.
Drogues : de la prévention à la réduction des méfaits
Le bal des manchettes sur les festivals a débuté en juin, alors qu’on rapportait un nombre élevé d’infractions liées aux drogues à un festival. La cause : une diligence accrue des organisateurs et du service de police en réponse à la crise de opoïdes. Le fentanyl, une drogue particulièrement puissante, est désormais présente dans presque toutes les villes canadiennes et présente des risques sérieux de surdose mortelle. Si bien que l’Agence de la santé publique du Canada a lancé une campagne de sensibilisation à l’intention des festivals et des festivaliers :
Ne laissez pas une personne qui pourrait être en #surdose seule #FinAuxSurdoses @ottawabluesfest #Ottawa https://t.co/K91KIDFca2
— Santé publique ASPC (@ASPC_GC) 6 juillet 2017
Les festivals ont pris la mesure du danger et ont agi en conséquence. Le Festival Shambhala, près de Nelson en Colombie-Britannique, fait office de chef de file en matière de réduction des méfaits. Depuis 2016, il offre une tente où les festivaliers peuvent y faire analyser les drogues et ainsi faire des « choix plus éclairés ». Dans le même ordre d’idée, le Festival Up Here de Sudbury envisage de créer des « zones sécuritaires » pour les personnes déshydratées ou sous l’effet de la drogue qui auraient besoin de se calmer. Ces zones seraient sous la supervision de professionnels qualifiés. Ailleurs, on offre des centres de triage à l’entrée du site afin que les festivaliers puissent s’y départir de leurs drogues sans se voir imposer d’infractions par les forces policières. Enfin, de très nombreux festivals se sont assurés d’avoir sur place des professionnels de la santé ou des bénévoles formés pour administrer de la naxalone en cas de surdose de fentanyl.
La sécurité pour les femmes
On est en 2017. Pourtant nous vivons toujours dans un monde où les femmes sont victimes de harcèlement ou d’aggressions sexuelles. Un sondage publié récemment par le Conseil des Montréalaises révélait que plus de la moitié des femmes consultées ont été victimes de gestes ou de paroles déplacés lors d’un festival. Il est temps que ça change!
Le Festival international de jazz de Montréal a mis en place les Hirondelles. Cette brigade portant un brassard distinctif sillonnera le site de l’événement afin de venir en aide à quiconque en aurait besoin. Le Festival de jazz a aussi aménagé un espace de tranquilité en réponse au rapport du Conseil des Montréalaises. Le RBC Bluesfest d’Ottawa travaille quant à lui avec le projet SoundCheck, un programme dirigé par Sexual Assault Network et la Coalition d’Ottawacontre la violence faite aux femmes et qui offre de la formation aux organisateurs de festivals, aux services de sécurités, au personnel de premier soin et aux bénévoles. Le projet SoundCheck est en expansion au Nouveau-Brunswick.
Pas de chance à prendre avec le terrorisme
La fête de Canada a aussi fait les manchettes, cette fois en raison des interminables files d’attentes pour traverser la sécurité et accéder à la Colline du Parlement. Bien que les festivals artistique ne sont pas sujet aux mêmes menaces terroristes, les attaques au Bataclan ainsi qu’au concert d’Ariana Grande place les promoteurs de festivals sur un pied d’alerte. Le Service de police de la Ville de Montréal a préparé un premier guide sur les menaces terroristes dans les événements populaires. On y recommande notamment des blocs de béton ou des bollards hydroliques pour stopper les « véhicules-béliers » qui pourraient foncer dans une foule. Le message a porté bien au-delà de Montréal et les promoteurs de festivals ont aussi pris note des erreurs de la Fête du Canada. Au Festival d’été de Québec, il y aura will be having trois files distinctes pour accéder au site: une pour les mains vides, une pour fouiller les poussettes et une dernière pour la vérification des sacs à dos. Ailleurs au pays, les camions à ordures et les autobus sont mis à profit pour protéger les foules des attaques de véhicules.
La vie est loin d’être rose. Par contre, on peut compter sur les organisateurs de festivals, ces experts de la logistique et du bonheur, pour nous offrir à la fois sécurité et beauté.
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