CAPACOA a récemment organisé une assemblée avec ses membres autour du thème Sur la voie de la relance : les vaccins obligatoires pour le public sont-ils au programme? En guise de complément au compte rendu de cette discussion, voici quelques données intéressantes sur les attitudes des spectateurs à l’égard de la vaccination contre la COVID-19.
De plus en plus de Canadiens considèrent le vaccin comme une précaution importante lors de spectacles en salle
L’édition de juin du Arts Response Tracking Survey apporte un éclairage intéressant sur les attitudes des Canadiens à l’égard de la vaccination. Lorsqu’on leur demande quelles précautions sont nécessaires pour qu’ils se sentent à l’aise d’assister à une représentation en salle, les consommateurs culturels sont de plus en plus nombreux à citer le vaccin. Parmi les personnes ayant déjà assisté à des événements ou anticipant y retourner incessamment (41 % des répondants à l’enquête), une personne sur deux (51 %) mentionne le vaccin. Ces spectateurs hâtifs s’attendent de surcroît à ce que les mesures relatives au port du couvre-visage et à la distanciation physique demeurent en place.
Deux segments accordent encore davantage d’importance à la vaccination.
Tout d’abord, les prudents, soit les 15 % des répondants qui prévoient d’assister 1 à 5 mois après la réouverture des salles. Au sein de ce segment, trois personnes sur quatre (74 %) mentionnent le vaccin comme une précaution nécessaire pour qu’ils se sentent à l’aise de revenir en salle.
Ensuite, les indécis : celles et ceux qui demeurent incertains quant au moment où ils reviendront voir des spectacles en salle. Ce segment ressort du lot tant par sa taille (28 % des répondants) que par ses attitudes. Ces consommateurs culturels accordent une très grande importance au vaccin (72 %). Ils sont par contre moins susceptibles que les autres segments de mentionner le couvre-visage et la distanciation physique.
Des sentiments positifs chez nos voisins du sud
Les consommateurs prudents ou indécis se sentiraient-ils plus à l’aise de revenir en salle si la preuve vaccinale était exigée? L’enquête ARTS n’a pas soulevé cette question
Cependant, l’étude Audience Outlook Monitor a abordé la question de la preuve vaccinale avec les publics d’orchestres aux États-Unis. Si leur échantillon est petit (1 655 répondants), il s’en dégage tout de même une tendance claire : 63 % des spectateurs interrogés ont dit qu’ils seraient davantage enclins à aller voir des spectacles si la preuve vaccinale était requise pour y assister. À l’opposé, 14 % des spectateurs se sont dits moins susceptibles d’aller voir des spectacles où l’on exigerait une preuve vaccinale.
Encore des zones d’ombres à clarifier
La prudence est de mise dans l’interprétation des constats du Audience Outlook Monitor. En raison de l’échantillon limité, de la méthodologie et du contexte particulier des États-Unis (un des pays où l’opposition au vaccin est élevée), on ne peut présumer que ces constats s’appliquent au contexte canadien. Les attitudes face au vaccin diffèrent considérablement de part et d’autre de la frontière. En outre, une grande majorité de Canadiens seraient en faveur de l’exigence d’une preuve vaccinale.
D’autres recherches seront nécessaires pour déterminer comment la preuve vaccinale est perçue par les consommateurs culturels canadiens : comme une précaution raisonnable en vertu des circonstances ou comme une exigence injuste.