25 septembre 2013 – Nous savons depuis belle lurette que l’éducation musicale est étroitement associée à la réussite de l’élève, notamment en mathématiques, en sciences et en lecture.
Qui plus est, des études longitudinales ont trouvé des liens entre l’éducation musicale et la réussite tant chez les élèves en situation socio-économique défavorisée que chez les élèves doués.
La recherche n’a toutefois pas encore démontré hors de tout doute qu’il existe un lien de cause à effet entre l’exposition à la musique et la réussite scolaire. Néanmoins, grâce à des outils de plus en plus sophistiqués, les neurosciences mettent progressivement au jour des mécanismes qui pourraient expliquer de quelle façon la musique affecte la réussite de l’élève.
L’écoute et la pratique de la musique activent simultanément de très nombreuses régions du cerveau : des régions associées à la perception, aux émotions, aux habiletés motrices et aux fonctions cérébrales supérieures (la mémoire, la résolution de problèmes, la planification et l’aptitude à faire des calculs), sans oublier bien entendu le cortex auditif. Tous ces systèmes, qui sont essentiels à l’apprentissage, sont stimulés d’une façon tout à fait cohérente et intégrée par la musique.
Selon une recherche menée à l’Université McGill, l’écoute ou la pratique de la musique affecterait de surcroît quatre neurotransmetteurs qui peuvent avoir une incidence significative sur l’apprentissage :
- La dopamine, un neurotransmetteur essentiel à l’attention et à la motivation;
- La sérotonine, qui intervient notamment dans les processus liés à la cognition, à l’apprentissage et à la mémoire;
- L’ocytocine, une hormone et neurotransmetteur qui contribue à la stabilisation des liens sociaux et aux comportements de type coopératif, altruiste, empathique;
- Le cortisol, une hormone du stress qui, en sécrétion excessive et prolongée, peut nuire à la mémoire et à l’apprentissage.
Si les niveaux de dopamine, de sérotonine et d’ocytocine n’ont jamais été mesurés dans un contexte d’éducation musicale, le cortisol, en revanche, l’a été. Une étude a observé que des élèves de 5e et 6e année qui suivaient des cours de musique avaient des niveaux de cortisol inférieurs à ceux d’élèves d’un groupe témoin au cours de l’après-midi et à la fin de l’année scolaire. Quant à l’ocytocine, si elle n’a pas pu être étudiée en contexte scolaire, des recherches ont démontré que l’éducation musicale pouvait rendre les enfants beaucoup plus susceptibles d’aider les autres et de coopérer. Or, ce sont des comportements dans lesquels l’ocytocine joue un rôle important.
Ceci ne permet pas de conclure à l’existence d’une causalité entre l’exposition à la musique et la réussite scolaire. Cependant, ces divers liens ne semblent pas anodins lorsqu’on les contemple côte à côte : une stimulation complète du cerveau, une motivation accrue, une mémorisation plus efficace, des liens sociaux positifs et une réduction du stress qui peut faire obstacle à l’apprentissage… Pour peu, on croirait lire une recette pour la réussite de l’élève.
Qui plus est, les bienfaits se font sentir bien au-delà de la scolarité. Une étude a découvert que la pratique d’un instrument de musique pendant l’enfance pourrait permettre de contrer le déclin des fonctions cérébrales dû au vieillissement. Cela sera toutefois l’objet d’un autre article.
Pour plus d’informations sur la musique et l’éducation, consultez Recherches sur les arts.
Régidé par Frédéric Julien, pour Orchestres Canada et CAPACOA
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