14 juin 2016 – Le 25 février, Réseau CS présentait le webinaire « Les arts et la santé : partenaires du mieux-être » en collaboration avec l’Association canadienne des organismes artistiques (CAPACOA) et Arts Health Network Canada. En voici un résumé.
Un lien indéniable
De nombreux essais cliniques aléatoires et études longitudinales ont démontré un lien très fort entre la fréquentation d’événements artistiques – théâtre, concerts, cinéma, galeries d’art – et des indicateurs de la santé, dont la santé auto-déclarée. À titre d’exemple, une étude a démontré que les personnes qui fréquentent rarement ce type d’événements ont un risque de mortalité 57% supérieur à celui des personnes qui les fréquentent le plus souvent (au moins une fois par semaine). Qui plus est, d’autres études longitudinales ont identifié des liens entre les activités artistiques et le nombre de décès liés au cancer ainsi que les risques de démence.
Du psychosomatique positif
Si la recherche démontre sans l’ombre d’un doute une corrélation entre l’activité artistique et la santé, elle ne nous a pas encore prouvé l’existence d’un lien de cause à effet. Pour tenter d’expliquer ce lien indéniable mais insaisissable, la psychoneuroimmunologie (étude des liens entre le cerveau, le système nerveux et le système immunitaire) propose quelques pistes. En effet, plusieurs chercheurs se tournent vers l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) et le système immunitaire pour tenter d’expliquer comment l’art influence la santé. Jusqu’à présent on a identifié de liens entre l’écoute de la musique et les taux d’immunoglobuline A, de lymphocytes NK, d’interleukine-6, de cortisol et de β-endorphine.
Vers des politiques publiques tenant compte de l’art
La recherche sur l’art et la santé fournit même des indications sur la relation dose-effet : selon une étude australienne, deux heures d’activités artistiques par semaine seraient nécessaires pour ressentir des effets sur le bien-être mental.
Il n’en fallait pas plus pour que les autorités du Royaume-Uni lancent avec le secteur culturel des programmes d’art sous ordonnance. L’art sous ordonnance est une forme répandue de « social prescribing » employée pour traiter des problèmes de santé mentale légers ou modérés (dépression, stress ou anxiété). Elle recourt à un système de référence vers des activités artistiques participatives de nature communautaire.
Si l’art peut appuyer efficacement les soins de santé, il peut aussi intervenir en amont avant la perte de santé. Il est donc à souhaiter que toute cette recherche sur l’art et la santé donnera lieu à des nouvelles approches intersectorielles en promotion de la santé chez nous au Canada.
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