21 juin 2018 – Après le Sondage sur l’accès et la disponibilité, le secteur des arts peut compter sur un autre sondage de grande envergure afin d’y voir un plus clair dans cette participation culturelle en mutation.
Après quatre années de labeur de la part de Business/ Arts, avec le soutien du Sommet canadien des arts et d’organismes de service tels CAPACOA, la toute première édition de Culture Track Canada a vu le jour hier.
Cette étude inédite examine la façon dont les Canadiens définissent les arts et interfèrent avec eux. Tirées d’entrevues menées auprès de plus de 6 400 amateurs de culture d’un océan à l’autre, les données de l’étude offrent une perspective essentielle sur le comportement du public qui aidera les organismes voués aux arts, les entreprises et le gouvernement à s’y retrouver dans le paysage culturel canadien et à rester pertinents aux yeux du consommateur culturel dont les préférences évoluent constamment.
Les conclusions dissipent de nombreux mythes répandus entourant les personnes qui participent à des événements artistiques et les raisons de leur participation, la question des dons selon les générations et l’importance de la technologie (ou l’absence de celle-ci) pour le public des arts d’aujourd’hui.
Votre auditoire est-il homogène?
Si tel est le cas, il se pourrait que les segments les plus actifs de la population ne s’y retrouvent pas.
- Conformément à la réputation du Canada en matière de multiculturalisme, les allophones (les personnes qui parlent une langue autre que le français ou l’anglais à la maison) sont plus actifs culturellement parlant que les anglophones et les francophones, et ce, au sein de toutes les générations. Ces consommateurs de culture, qui sont souvent des immigrants ou des enfants d’immigrants, participent à 3,1 activités culturelles par mois, comparativement à 2,1 pour les anglophones et à 2,7 pour les francophones.
- 14% des personnes autochtones et des personnes de couleur disent ne pas avoir participer à des activités culturelles au cours de l’année passée parce que ces activités « ne reflètent pas les gens de tous les horizons » alors que seulement 8% des personnes qui s’identifient comme blanches/caucasiennes pensent la même chose : un écart de 65%.
Êtes-vous de l’avis que les spectateurs sont d’abord et avant tout mus par une quête de l’excellence artistique?
La réalité diffère passablement de cette vision.
- Le public souhaite participer à des activités culturelles pour une variété de raisons différentes. La plus grande motivation est cependant unanime : s’amuser. Il est fort possible que les organisations culturelles méprisent l’expression « s’amuser » parce qu’elle semble les détourner de leur mission, mais le public pense que les deux ne sont pas incompatibles.
- Plusieurs facteurs de motivation sont liés à la notion de découverte. La culture nous fait découvrir des idées différentes, de nouvelles histoires et d’autres façons de penser. Dans le meilleur des cas, les expériences culturelles offrent une perspective sur le monde que nous n’avons jamais eue auparavant.
Au cours du lancement de l’étude, Arthur Cohen, prédisent de LaPlaca Cohen, a offert ce commentaire très perspicace sur la place de la culture dans la vie des Canadiens :
« Les gens qui découvrent la culture, découvrent le monde. Ils en font l’expérience par le truchement de la culture, en tant que citoyens, à un moment particulier de leur vie. Nous avons tendance, parfois à notre propre péril, à considérer le spectateur seulement à ce moment précis et à le percevoir dans cette identité spécifique. Cependant, ce que ce type de recherche met en évidence c’est que la culture n’est qu’une forme d’expression et de participation pour des personnes qui tentent de naviguer, de se situer et de comprendre le monde autour d’eux ainsi que leur relation avec celui-ci. »
Avez-vous un point de vue arrêté sur ce en quoi consiste une expérience culturelle et sur ses bienfaits?
Eh bien, les Canadiens définissent la culture en des termes de plus en plus larges. Et les avantages qu’ils en retirent débordent des bienfaits dits « intrinsèques » des arts et de la culture.
- En tenant compte de la nature des activités privilégiés par les répondants, ainsi que leurs commentaires, le chercheurs ont identifiés trois principes fondamentaux en lien avec l’incidence de la culture. Le premier principe est un sens de la communauté.
Ainsi, les constats de Culture Track Canada tendent à confirmer ceux de l’étude Signes vitaux : arts et appartenance, menée par les Fondations communautaires du Canada et CAPACOA l’année dernière.
Culture Track Canada est une étude très approfondie et qui a beaucoup plus à offrir que ce qui est rapporté dans cet article. En plus du rapport complet, les tableaux de données complets sont mis à la disposition du secteur et permettent une analyse par province.
CAPACOA va continuer à explorer les constats de Culture Track Canada au cours de l’été et de l’automne. Attendez-vous à d’autres articles, à des conférences web et à une conférence entière axée sur la participation culturelle.
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